Photo sous-marine : guide complet pour réussir ses clichés en plongée

Tu veux te lancer dans la photo sous-marine ? Que ce soit pour immortaliser une tortue au sourire zen, capturer un banc de poissons argentés en formation militaire ou shooter un nudibranche (si, si, ces petits trucs flashy existent vraiment), bienvenue dans le grand bleu ! Mais attention, la photo sous-marine, c’est pas juste une GoPro et un maillot de bain. Entre les questions d’étanchéité, de lumière et de flottabilité, mieux vaut être bien briefé avant de plonger.

Voici notre guide ultra-complet pour t’aider à te lancer (ou à t’améliorer) en photographie sous-marine.

1. Choisir le bon matos photo pour la plongée

a) Compact, hybride ou reflex ?

Tout dépend de ton niveau et de ton budget. Les compacts étanches sont une bonne porte d’entrée : faciles à utiliser, ils se glissent dans une poche et t’évitent de casser ta tirelire. Parfait pour se faire la main. Mais attention, tu seras vite limité si tu veux aller plus loin en qualité d’image ou en contrôle manuel.

Les hybrides, eux, sont un bon compromis : objectifs interchangeables, bonne qualité d’image, et souvent plus compacts que les reflex. Si tu veux te lancer sérieusement, c’est un bon investissement.

Les reflex restent les rois en qualité, mais attention au poids et à l’encombrement sous l’eau. Si tu pars en voyage plongée-photo, prévois de l’espace dans ton sac et dans ton planning !

b) L’étanchéité, on en parle ?

Un caisson étanche, c’est ta bouée de sauvetage. Il doit être testé, bien fermé (sans cheveux coincés dans le joint), et compatible avec ton appareil. Opte pour des modèles avec accès à tous les boutons de ton boîtier, et n’hésite pas à investir dans un testeur de pression pour vérifier l’étanchéité avant de mettre à l’eau.

Pense aussi à entretenir ton caisson : rincer à l’eau douce, lubrifier les joints, et surtout ne jamais forcer à la fermeture.

c) Flashs, phares et compagnie

Sous l’eau, la lumière fait vite la malle. Le rouge disparaît à partir de 5 m, et à 20 m, t’es dans les tons bleus-verts. Pour retrouver des couleurs vives, il te faut de la lumière artificielle.

Les flashs (strobes) sont généralement préférés pour la photo : ils offrent une lumière puissante et bien dirigée. Les phares LED sont plus pratiques pour la vidéo ou pour t’aider à faire la mise au point.

Astuce : place tes flashs de chaque côté de ton caisson, à distance égale de ton objectif, et oriente-les vers l’extérieur pour éviter les reflets sur les particules.

2. Connaître son environnement (et respecter la vie marine)

La photo sous-marine, c’est pas Koh-Lanta. On ne piétine pas les coraux, on ne déplace pas les poissons, on ne touche pas les tortues. Observe, anticipe, respecte. La meilleure photo, c’est celle que tu prends sans déranger ton sujet.

Apprends à connaître les habitudes des espèces que tu veux photographier. Certains poissons sont territoriaux, d’autres ultra-curieux. Les nudibranches se laissent approcher facilement, tandis que les raies ou les requins peuvent être plus fuyants.

Prends le temps d’observer avant de shooter. Plus tu es calme, plus tu t’intègres dans leur environnement, et plus tu augmentes tes chances d’avoir LA photo.

Et surtout, n’oublie pas les règles de base pour respecter la faune marine : pas de contact, pas de flash agressif à répétition, et jamais de nourrissage.

3. Maîtriser sa flottabilité

Si tu veux une photo nette, faut arrêter de gigoter. La flottabilité neutre, c’est la base. Pas question de remuer les sédiments, ni de s’écraser sur les coraux. Une bonne maîtrise de ta position dans l’eau, c’est bon pour tes photos ET pour l’environnement.

Commence par t’entraîner sans appareil : reste immobile à 1 m du fond pendant plusieurs minutes. Apprends à bouger avec tes poumons : inspire pour monter, expire pour descendre. Ton gilet stabilisateur est un outil, mais ta respiration est ton arme secrète.

Et n’oublie pas : un photographe qui flotte, c’est un photographe zen. Moins de flou, plus de sérénité.

4. Comprendre la lumière sous l'eau

Sous l’eau, la lumière ne se comporte pas comme à la surface. Elle se disperse et se transforme très vite, surtout dès qu’on descend sous les 5 mètres.

La couleur disparaît avec la profondeur : le rouge s’évapore d’abord, puis l’orange, le jaune… Tu te retrouves vite dans un monde bleuté. Et ce n’est pas que pour l’ambiance : ça impacte directement ta photo.

Utiliser un flash ou un phare permet de restituer les couleurs. Mais attention : mal gérés, ils peuvent créer des zones brûlées ou un effet "neige" dû aux particules.

Travailler la balance des blancs en photo sous-marine est aussi crucial. Si tu shootes en RAW (ce qu’on recommande), tu pourras corriger ça en post-prod. Mais pense aussi à la configurer correctement sur ton appareil pour avoir une base propre.

Essaie aussi de shooter en remontée (du bas vers le haut). Tu profiteras de la lumière ambiante, et ton sujet se détachera mieux sur le bleu de la surface.

5. Choisir le bon moment et le bon spot

Tous les spots de plongée ne se valent pas pour la photo. Privilégie les sites peu profonds (10-20 m), bien exposés au soleil, avec une biodiversité riche.

Le matin est souvent le meilleur moment : la lumière est douce, les animaux sont plus actifs, et la visi est généralement meilleure. Évite les plongées d’après-midi surfréquentées où les particules ont été brassées par tous les palmeurs du coin.

Renseigne-toi aussi sur les saisons et les conditions locales : certains spots sont magnifiques uniquement quelques mois par an (migration des raies mantas, reproduction des coraux, etc.).

6. Techniques de prise de vue sous-marine

Maîtriser les techniques de photographie sous-marine, c’est ce qui va faire la différence entre une photo floue de poisson qui fuit et un cliché digne d’un magazine de plongée.

a) Approche ton sujet en douceur

Rien ne sert de foncer. Les meilleurs clichés viennent avec la patience. Observe, laisse ton sujet s’habituer à toi. Approche-toi lentement, sans mouvement brusque, toujours dans le champ de vision du poisson.

Essaie de te placer à hauteur ou en dessous du sujet. Cela donne une perspective plus dynamique et met en valeur la scène.

b) Composition

Sous l’eau, les règles de compo restent valables : règle des tiers, lignes directrices, profondeur de champ... Joue avec les arrière-plans : un plongeur en silhouette, un rayon de lumière filtrant par la surface, un nuage de bulles.

Varie les plans : plans larges pour les paysages sous-marins, plans serrés pour les portraits d’animaux. Et n’oublie pas de laisser de l’espace devant ton sujet pour créer du mouvement visuel.

c) La mise au point

La mise au point sous l’eau peut être galère avec les particules et les mouvements. Utilise le focus manuel si ton appareil le permet. Sinon, sélectionne un mode autofocus central et verrouille le focus sur l’œil du sujet.

7. Réglages recommandés

• Mode manuel = contrôle total. Tu adaptes ton expo selon la profondeur et la lumière.

• ISO : commence autour de 100-200, monte uniquement si nécessaire.

• Ouverture : f/5.6 pour des portraits, f/8 à f/11 pour plus de profondeur de champ.

• Vitesse : au moins 1/125 s. Si ton sujet bouge (ou toi !), monte à 1/250 ou plus.

Fais des tests avant de shooter pour vérifier l’expo, et pense à vérifier régulièrement tes réglages en plongée.

8. Astuces bonus pour se faciliter la vie

• Double-check de l’étanchéité avant chaque plongée. Toujours.

• Silica gel dans le caisson contre la buée (et un antibuée maison type liquide vaisselle dilué fonctionne aussi).

• Batteries chargées à bloc (et de rechange !), car le froid et les LED les déchargent vite.

• Cartes mémoires vidées et rapides pour éviter de passer 15 minutes à charger une photo RAW de 30 Mo.

Et pense à bien fixer tes accessoires avec des mousquetons ou des dragonnes : tout ce qui flotte ou coule peut se perdre très vite !

9. Post-traitement et tri

Tu rentres de plongée, tu transfères tes photos et... bim : 250 fichiers, 50 flous, 20 tortues de dos, 1 chef-d’œuvre. Le tri est essentiel.

Utilise des logiciels comme Lightroom pour ajuster la balance des blancs, le contraste, les couleurs. Le recadrage est aussi ton ami, surtout si ton sujet principal était un peu loin.

Supprime sans pitié les flous irrattrapables, mais garde les photos qui racontent une histoire, même imparfaites.

10. Ne pas se décourager

La photo sous-marine, c’est exigeant. Au début, beaucoup de flous, de reflets moches ou de tortues qui tournent le dos. Mais persévère, observe, et amuse-toi. Chaque sortie est un apprentissage.

Accepte que certaines plongées ne donnent rien. C’est la règle du jeu. Et puis soudain, un moment magique : un dauphin qui passe, un hippocampe camouflé, un coucher de soleil vu du fond.

Ces moments-là, tu les auras mérités. Et ils feront de toi un vrai photographe sous-marin.

❓ FAQ – Photographie sous-marine

1. Quel appareil photo choisir pour la plongée ?
Un compact étanche suffit pour débuter. Pour plus de qualité, opte pour un hybride ou un reflex avec caisson étanche.

2. Pourquoi utiliser un flash sous l’eau ?
Sous l’eau, les couleurs disparaissent avec la profondeur. Un flash permet de restituer les vraies couleurs et d’éviter les photos ternes.

3. Comment éviter les photos floues en plongée ?
Maîtrise ta flottabilité, utilise une vitesse d’obturation suffisante (au moins 1/125 s) et fais le focus sur l’œil du sujet.

4. Quelles sont les règles à respecter en photo sous-marine ?
Ne touche pas la faune ni les coraux, ne poursuis pas les animaux et respecte leur espace. Sois observateur et patient.

5. Faut-il shooter en RAW sous l’eau ?
Oui, c’est recommandé.

Conclusion : dans le flou, mais avec style !

Allier plongée et photographie, c’est un peu comme jouer du violon dans une montgolfière : technique, délicat, mais incroyablement gratifiant. Avec les bons réflexes, un peu de pratique, et beaucoup de respect pour le monde sous-marin, tu vas vite shooter des clichés qui claquent. Alors, prêt à plonger avec ton appareil ? Fais chauffer le caisson, ajuste ton masque, et à toi les chefs-d’œuvre aquatiques !

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